Nul besoin d’être une grande commune pour nourrir de grands projets. Forte d’un peu moins de 250 habitants, la commune de Brives-sur-Charente caresse l’idée de créer un bar-restaurant multiservices et un bivouac, dans une longère baptisée La-Maison d’Annette (voir plus loin) qui jouxte la mairie, et de faire du site un véritable lieu de vie pour tout le village.
L’histoire a commencé il y a deux ans, avec l’acquisition de la Maison d’Annette par la mairie pour 82 000 €. « On a fait ça sans aide, parce qu’on ne savait pas qu’on y avait droit », se souvient la maire, Cécile Biron, dans un sourire. Au départ, le projet était de faire cohabiter une crèche et un bar-restaurant multiservices. Mais, très vite, la municipalité s’est rendu compte que la place finirait par manquer pour accueillir les deux structures, et priorité a été donnée au commerce. Cécile Biron commence alors à prospecter. Elle tombe rapidement sur la Semdas (Société d’économie mixte pour le développement de l’Aunis et de Saintonge) qui faute d’avoir trouvé des porteurs de projets, l’invite à temporiser. « Entre-temps, j’ai rencontré ceux qui tenaient le commerce à Saint-Sauvant, et le contact était très bien passé, évoque l’édile. On s’est dit que ça serait super d’avoir un couple comme ça qui s’installe à Brives. » Au printemps dernier, le couple rappelle Cécile Biron. Après une sombre histoire de promesse non tenue à Saint-Sauvant, ils y arrêtent leur activité. Très vite, ils achètent la maison en face de la longère et commencent à la rénover, et actent leur intérêt pour gérer le multiservices.
Un hommage à Annette
Le projet s’affine et s’étoffe d’une dimension touristique. « On s’est dit qu’on avait de la place, donc autant faire des chambres pour la Flow vélo, pour de la location à la nuitée ou saisonnière », explique Cécile Biron, qui met en avant aussi la proximité de la salle des fêtes (fraîchement rénovée) et du château de Brives, qui pourrait profiter de lits supplémentaires lorsqu’il accueille des mariages ou des réceptions. Trois ou quatre chambres pourraient y voir le jour. Derrière les enjeux économiques et touristiques, la démarche a aussi un côté émotionnel. En effet, la dernière propriétaire de la longère n’était autre qu’Annette, secrétaire de mairie à Brives-sur-Charente pendant 40 ans, et mère du précédent maire de Rouffiac, Joël Arnaud. Un pan de l’histoire communale qui avait donné lieu à une cérémonie, au cours de laquelle l’espace devant la longère avait été rebaptisé « place d’Annette ». Une histoire riche au cœur de l’ambition de Cécile Biron pour sa commune : créer du lien. « On a la possibilité de créer ici quelque chose de convivial, qui donne de la respiration. Nos petits villages sont des dortoirs, les commerces ont fermé, mais les gens ont envie de se rencontrer. » L’enquête publique menée l’année dernière par la mairie ne dit pas autre chose. L’heure est maintenant à la finalisation des devis, avant le lancement des travaux dont la fin est espérée pour l’été 2024.