Ensemencement des nuages
Ensemencement des nuages

Ensemencement des nuages

De la protection des vignobles à la protection tout court

 Canon à ondes sonores

Générateur à vortex (autonome)

Ballon anti-grêle

Les premières techniques d’ensemencement des nuages remontent aux années 1940. Elles consistent à diffuser artificiellement des produits chimiques dans les nuages, le plus souvent de l’iodure d’argent disséminé par des aéronefs ou des générateurs, pour contrôler les précipitations. L’ensemencement des nuages peut être utilisé pour disperser le brouillard, diminuer la grosseur des grêlons ou augmenter la quantité de précipitations. Dans notre région, ce sont principalement les viticulteurs qui, parfois durement touchés par les chutes de grêle, se tournent vers cette solution pour protéger leurs cultures.

En France, il existe différents moyens de lutter contre les chutes de grêle, parmi lesquels on peut citer les canons à ondes sonores, les générateurs à vortex et les ballons anti-grêle (voir illustrations ci-contre).

La technique qui nous intéresse est celle privilégiée par l’ANELFA (Association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques) : les générateurs à vortex qui diffusent une solution d’acétone et d’iodure d’argent censée réduire la taille des grêlons en augmentant le nombre de noyaux glaçogènes, diminuant ainsi leur vitesse et leur impact au sol. La flamme générée par la combustion de ces générateurs permet au mélange d’atteindre les 2000 m d’altitude, touchant ainsi la base des nuages producteurs de grêle, les cumulonimbus, à l’intérieur desquels les cristaux d’iodure sont ensuite dispersés par les courants ascendants.

Lorsqu’un risque de grêle est avéré, les opérateurs sont prévenus grâce aux bulletins d’alerte émis toutes les trois heures par KERAUNOS (Observatoire français des tornades et orages violents). Tous les générateurs de la zone concernée doivent alors être activés par les tenants de postes. C’est donc un large réseau de générateurs et d’opérateurs bénévoles qui participe à cette lutte dans un esprit de solidarité et de protection de tout un territoire.

De fait, en plus d’assurer la protection des vignobles, l’ensemencement bénéficie également aux autres acteurs du monde agricole, sans oublier les biens publics et privés (la grêle représente en effet un risque accru pour les véhicules, bâtiments, serres, fruitiers, cultures et autres biens).

Une pratique qui fait débat

L’ensemencement des nuages fait néanmoins polémique. En effet, bien que les quantités d’iodure d’argent disséminées dans les nuages soient extrêmement faibles (moins de 60 Kg en 2024 pour les 68 générateurs du réseau des Charentes), l’insolubilité de l’iodure d’argent implique une accumulation susceptible, à long terme, d’entraîner une contamination des sols et des milieux aquatiques.

Quant à l’efficacité de l’ensemencement, elle ne serait pas scientifiquement prouvée. Et pour cause, son action est difficile à démontrer car chaque nuage a ses propres particularités. Qui sait si un nuage aurait déversé de la pluie ou de la grêle s’il n’avait pas été ensemencé…

Par ailleurs, bien que le problème ne soit pas (encore) prégnant en France, certains pays commencent à s’interroger sur la « propriété des nuages » et l’accaparation des ressources en eau qu’ils représentent.

Sources :